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The Fifth Being Annexes - L'esclavage -
Si l’esclavage n’est pas logé partout à la même enseigne, il n’en reste pas moins répandu sur l’immense majorité du continent. Hormis à Vaata, où la stricte application des préceptes de Nagar a toujours empêché la pratique de s’installer dans la culture, toutes les contrées de Seele ont un rapport plus ou moins étroit avec l’esclavage et le commerce humain a encore de beaux jours devant lui.
Vaata
Tous les hommes respirant le même air sont égaux aux yeux de Nagar. C’est donc en vertu de raisons religieuses que l’esclavage a toujours été complètement interdit à Vaata. La possession et le trafic d’êtres humains y sont passibles de la peine capitale et une personne en possession d’esclaves ne sera pas autorisée à franchir la frontière avec ces derniers, même si la pratique est légale là d’où elle vient. Le statut même d’esclave n’existe pas dans la loi vaatane, si bien que nul ne peut être appréhendé en tant que tel par qui que ce soit sur tout le territoire de la contrée du Vent. En d’autres termes, un esclave devient automatiquement un homme libre sitôt qu’il passe la frontière. Pour ces raisons, Vaata est généralement la destination de tous ceux qui parviennent à briser leurs chaînes. On y trouve plusieurs réseaux d’anciens esclaves qui cachent, protègent et aident les fuyards à se fondre dans la population.

Cet état de fait n’est évidemment pas du goût de son voisin immédiat, Agni. Il a été source de quelques conflits mineurs au fil des années, notamment avec la Guilde des Princes Marchands dont le Seigneur des Chevaux tirent de grands bénéfices de l’esclavage. Jusqu’à il y a peu, Akasha était dans la même position mais la prise de pouvoir de Ren ayant aligné sa politique sur celle de Vaata, les dissensions à ce sujet n’ont plus lieu d’être. La question est un peu différente en ce qui concerne Prithvi, où de nombreux esclaves sont des criminels. Ainsi, un esclave parvenant à passer la frontière peut toujours être arrêté et récupéré si sa peine n’est pas finie de purger.
Akasha
✗ Du temps de Seren

Du fait de ses liens étroits avec Agni, l’esclavage fait partie intégrante de la culture akashane. L’achat et la possession d’esclaves y sont légaux, bien que cantonnés presque exclusivement aux couches supérieures de la société. Seuls les riches et les nobles possèdent des esclaves et ce avant tout pour montrer l’étendue de leur fortune. Cependant, même si les usages semblent similaires à celui que l’on peut en faire à Agni, il existe des différences majeures.

À Ebène, les esclaves sont moins considérés comme des outils de travail performants que comme de jolis jouets ou des animaux de compagnie. Cette différence d’acception influe directement sur leur utilisation. Ils sont essentiellement désignés à des fonctions d'apparat ou de divertissement mais la pratique la plus tristement célèbre reste les combats de gladiateur. Les nobles akashans en sont particulièrement friands et de nombreuses arènes abritent et entraînent leurs combattants les plus robustes pour des spectacles sanguinaires, se soldant souvent par la mort d’un ou des adversaires. À l'instar des bordels, les arènes tendent à se faire discrètes mais tout le monde connaît les bonnes adresses et le bouche à oreille fonctionne parfaitement. Un ou deux établissements particulièrement réputés pour la qualité de leurs combats et de leurs champions ont même pignons sur rue et accueillent la fine fleur de l'aristocratie en mal de divertissement.

✗ De nos jours

Les choses ont bien changé depuis l’avènement du Souverain du Vide. L’un des premiers commandements de Ren après sa prise de pouvoir a en effet été l’abolition complète de l’esclavage, alignant sa politique sur celle de Vaata. Tous ceux qui possédaient des esclaves ont dû les libérer et ont écopé de peines allant d’amendes à l’emprisonnement lorsqu’ils s’y refusaient. Nombre de nobles ayant vu leurs biens confisqués après les grandes purges de Ren ont également été dépouillés de leurs esclaves et ces derniers libérés. Cette libération massive a engendré de nombreux troubles car une vague de nouveaux citoyens sans ressources, sans logement et sans emploi ne peut être absorbée sans le moindre remous. En conséquence et du fait des autres troubles politiques liés à la chute des Astres, le taux de sans abris et de criminalité a connu une hausse significative dans les mois qui ont suivi. Dans les cas les plus extrêmes, des vengeances sanglantes et des débuts d’émeutes ont éclaté entre anciens esclaves et maîtres déchus. Ces évènements n’ont pas joué en la faveur du nouveau Souverain, déjà vecteur de bien des instabilités, et a conforté les positions de ses opposants, tant sur la question de l’esclavage que sur le reste de sa politique.

Aujourd’hui, la situation est quasiment revenue à la normale. N’ayant plus nulle part où aller, la plupart des anciens esclaves se sont installés en Akasha et peu à peu intégrés aux communautés des quartiers populaires. De surcroît, ni maître ni esclave ne peuvent passer la frontière et le commerce humain est maintenant passible de la peine capitale. Cela a quelque peu mis à mal une partie du commerce avec Agni, envenimant les relations entre les deux contrées plus qu’elles ne l’étaient déjà.
Aap
Le commerce d’esclaves est illégal et passible de lourdes peines de prison sur les terres d'Aap. Et même si la possession et l’usage d’esclave y sont tolérés, ils ne sont pas bien vus pour autant. De manière générale, ce sont les nouveaux riches qui s’en procurent et l’affichent. Les gens distingués, eux, restent discrets quant à leurs possessions. Mieux, ils emploient des serviteurs. Le comble du mauvais goût reste l’usage des esclaves femmes. Mais malgré cette réprobation culturelle encore bien ancrée dans les couches supérieures de la société, la pratique n’en existe pas moins. On trouve même un marché noir assez développé dans les recoins les plus malfamés de la capitale et près des marais de Sumach où la justice peine à s’aventurer.

La situation d’Aap est particulière au niveau de sa frontière agnienne. En effet, dans cette région où l’eau et les terres fertiles sont sources d’âpres disputes, les nombreux conflits qui éclatent facilitent le travail des rabatteurs qui n’ont aucun mal à rafler des individus isolés pour les revendre en Agni. Les enlèvements ne sont pas rares malgré les patrouilles régulières.
Prithvi
Le commerce humain est illégal et passible de lourdes peines de prison dans la contrée de la Terre. Néanmoins, l’esclavage y existe sous plusieurs formes et son intégration dans la culture est tout à fait naturelle.

L’esclavage est en effet une sanction judiciaire régulièrement prononcée pour punir les crimes, leurs auteurs étant le plus souvent condamnés à un certain nombre d’années de servitude au bénéfice de la personne ou de la communauté à laquelle ils ont causé du tort. La peine de mort étant abolie de longue date à Prithvi, les condamnations les plus importantes s’accompagnent d’un bannissement vers Agni. En effet, bien que l’achat et la vente d’êtres humains soient interdits, la justice prithvienne a régulièrement recours à des cessions d’esclaves au profit d’Agni, qui récupère ainsi gratuitement de la matière première pour son propre commerce. Les objets de ce troc étant des criminels, ils réclament un dressage rigoureux mais rien que les agniens ne soient en mesure de fournir. Qui plus est, les peaux claires des prithviens sont très recherchées dans la contrée du Feu. Néanmoins, ces bannissements ne concernent que les crimes les plus graves, comme le meurtre.

Quelqu’en soit la durée, une condamnation à l’esclavage s’accompagne souvent de la perte de tous ses titres et biens, ce qui rend d’autant plus difficile le retour à la vie active et lui donne toutes les chances de se prolonger au-delà de son terme. Car outre les récidives, si un citoyen prithvien n’a plus les moyens de subvenir à ses besoins, il peut choisir de se mettre volontairement à disposition de quelqu’un ayant les ressources nécessaires pour lui fournir le gîte et le couvert en échange de son asservissement, établi sous contrat pour une durée minimale de trois ans, reconductible à l’envie. La personne devient alors un serf et son statut devient équivalent quasiment en tout point à celui d’un esclave au sein de la maisonnée qui l’abrite, bien qu’elle bénéficie d’un minimum de protection juridique. Un maître n’a pas droit de vie et de mort sur un serf, ne peut le maltraiter injustement et doit obligatoirement pouvoir subvenir décemment à ses besoins sur toute la durée du contrat de servage pour que celui-ci soit valide. Dans le cas contraire, le serf peut en demander la rupture. Cette protection s’étend également à tous les mineurs présents dans son foyer. Au-delà de seize ans, ces derniers doivent soit quitter la maison du maître, soit passer également un contrat de servage avec lui. Il est relativement difficile de s’extraire de ce système et certains préfèrent la mendicité, notamment car les serfs sont considérés avec un certain mépris par les citoyens. Malgré tout, il a cours dans toute la contrée, y compris dans ses confins les plus reculés. On trouve également des esclaves ramenés d’Agni dans les maisons les plus fortunées.
Agni
Plus que dans n’importe quelle autre contrée, l’esclavage est roi à Agni. Il est tellement intégré dans la culture que l’on retrouve des esclaves dans quasiment toutes les couches de la société et fait partie intégrante de l’économie. Ils sont présents dans les champs et les mines, dans les commerces, dans les maisons, dans les institutions. Nombres d’entre eux ont reçu une éducation parfois très pointue qui redouble leur valeur et leur utilité. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart sont bien traités. Avant d’être des preuves de richesse (d’autant que toutes les gammes de prix existent), les esclaves sont des outils et des investissements sur le long terme dont il convient de prendre soin. Même si un maître a théoriquement le droit de vie et de mort sur ses possessions humaines, faire preuve de cruauté ou de brutalité excessive est un comportement aussi grossier que de manquer d’autorité. Ce genre d’attitude est très méprisée par la société. Qui plus est, un esclave fait souvent partie de la maison au même titre qu’un animal domestique et l’attachement des maîtres envers ces derniers n’est ni rare, ni décrié.

Le statut d’esclave est héréditaire et tous sont vendus avec un titre de propriété indiquant le nom de leur maître et leur matricule. Les lignées sont soigneusement tenues à jour et les saillies de certains reproducteurs se monnaient à prix d’or. Les plus anciennes familles nobles de la contrée s’accompagnent de lignées toute aussi anciennes qui leur sont intimement liées, à tous les niveaux. Les esclaves au service de maîtres prestigieux sont quasiment aussi reconnus et respectés que leurs possesseurs. Ils en sont la voix et le bras, parlent et agissent en leur nom et seront obéis sans la moindre discussion par les gens du commun malgré leur statut car contrairement aux autres contrées, un esclave peut atteindre le plus officiellement du monde une position de pouvoir en Agni. Comme le dit si bien l’adage, la soumission est un art et un artisan réputé est toujours digne de louanges. Toutefois, cela ne s’applique qu’aux esclaves dociles, obéissants et de souche réputée, ce qui n’est pas le cas de tous.

L’esclavage est aussi une condamnation pour les criminels et ces derniers sont souvent beaucoup moins bien traités. Elle peut également être appliquée dans les cas de recouvrement de créance. Si un individu n’a pas de quoi rembourser une dette même après la saisie de ses biens, son débiteur peut en faire son esclave par recours juridique. À noter qu’il est également possible pour le chef de famille de vendre ses enfants. Autre cas de figure : en cas de victoire lors d’un combat visant à purger une offense de sang (*cf Agni, Lois), le vainqueur dispose officiellement du vaincu et peut donc légitimement le réduire en esclavage pour la revente ou son usage personnel. La contrée toute entière est ainsi parcourue par des rabatteurs dont le métier est d’acheter spécifiquement les esclaves issus des conflits ou des remboursements de créance. Certains sont moins scrupuleux et capturent eux-mêmes leurs marchandises mais ces agissements sont très risqués et assez rares dans l’ensemble. En effet, bien que l’esclavage soit légal en Agni, il n’en est pas moins sévèrement contrôlé. Les origines et la provenance de chaque esclave sont inscrites sur son acte de propriété et scrupuleusement tracées par les scribes de la Guilde des Princes Marchands grâce à un système de marquage. Toute irrégularité est passible de lourdes sanctions. Cela ne suffit pas à enrayer totalement le marché noir mais rend son expansion plus difficile.

Outre ses dimensions légales et économiques, l’esclavage revêt également un aspect plus spirituel. S’il est techniquement possible d’affranchir un esclave, la pratique est extrêmement marginale et assez mal vue. Les agniens considèrent qu’une fois qu’un homme a été privé de son rang d’homme, ce qui est fait ne peut-être défait et qu’il est de mauvais augure, voire blasphématoire, de prétendre le lui rendre. Les affranchis sont donc considérés avec méfiance et la discrimination dont ils font l’objet rend très ardue leur réintégration à la société. De même, un esclave qui transgresse sa condition en s’échappant, en refusant d’obéir ou en s’en prenant à son maître subit un châtiment pouvant aller jusqu’à la torture et la mise à mort en place publique dans les cas les plus extrêmes.
NB: Inrp les haras sont la propriété d’Ishüen. Vous pouvez le contacter pour toute demande ou infos concernant la structure



Pour peu que la ville soit assez grande pour accueillir un marché aux bestiaux, iI est possible d’acheter des esclaves un peu partout en Agni. Cependant, un rapide examen de la marchandise vous apprendra sans difficulté qui détient le monopole de ce commerce. Tous les esclaves ne viennent pas des célèbres haras. Uniquement les meilleurs. Et bien rares sont les autres à ne pas arborer la marque au fer rouge du Seigneur des Chevaux. Ce sont ses scribes qui, dans la halle des Princes Marchands, tiennent à jour les registres de vente et les pedigrees. Son fief, Raasfalim, la plus importante cité de l’ouest avant la frontière aapienne, est un haut lieu du commerce humain car c’est là que sont formés les spécimens les plus précieux et par extension les plus chers. Les grandes enchères qui y ont lieu une fois par saison attirent toutes une foule d’acheteurs, notamment étrangers.

Outre la vente en gros de marchandises classiques destinés aux fermes, aux mines et aux acheteurs modestes, les haras de Raasfalim sont surtout réputés pour leurs Pavillons et les éducations qu’ils fournissent. Tous les esclaves sont plus ou moins dressés par leurs maîtres pour répondrent à leurs attentes et surtout rester à leur place. Tous, sauf ceux des haras. Ceux-là sortent de leurs Pavillons respectifs en ayant déjà été privés de leur qualité d’être humain. Ils s’expriment à la troisième personne et sont d’ores et déjà dévoués à leur possesseur. Car en dehors de rares et discrètes exceptions, aucun ne résiste longtemps à la longue et patiente aliénation subie dans les haras de Raasfalim.
Le Pavillon d'Argent
Il fournit tous les esclaves destinés à la gestion, à l’administration et à la diplomatie, qu’ils soient scribes, secrétaires, assistants, intendants ou porte-paroles. En plus d’être formés de façon très poussée à la lecture, à l’écriture, au calcul et aux langues étrangères, les Calames maîtrisent l’étiquette et le protocole des différentes contrées. Ils sont indifféremment hommes ou femmes. Si leur discrétion, leur politesse et leur humilité constantes peuvent les faire passer au premier abord pour des créatures timides, leur intelligence est particulièrement acérée et ils défendront âprement les intérêts de leurs maîtres même en n’élevant jamais un mot plus haut que l’autre. Leur mémoire a été particulièrement entraînée pour retenir une quantité impressionnante de détails et ils peuvent restituer sans la moindre erreur un message ou un discours qu’ils auraient eu le temps de lire ou d’entendre. Ils peuvent faire de bons espions s’ils sont correctement utilisés car ils savent se faire oublier comme tous les esclaves. La beauté n’est pas la qualité que l’on recherche le plus chez eux mais ils sont éduqués de façon à soigner leur apparence et leur maintien en toute occasion car c’est une autre façon de refléter le raffinement de leur maître.

La formation du Pavillon d’Argent prend entre trois et cinq ans. À l’issue de cette dernière, les Calames sont marqués par tatouage sur l’épaule : un roseau dans un fer à cheval et leur matricule inscrit en-dessous. Ils se vendent en moyenne entre 500 pièces d’or pour un simple scribe et 1500 pièces d’or pour les meilleurs d’entre eux. D’autres critères peuvent entrer en ligne de compte dans leur prix final, comme la finesse ou la rareté de leurs traits.

Le Pavillon d’Argent est dirigé par Reshgrim, Premier Eunuque et grand intendant des haras. Le bâtiment lui-même est vaste, confortable et bien décoré. En plus des dortoirs et des salles communes, il comporte une bibliothèque et un scriptorium. Par ailleurs, ce sont les Calames les plus expérimentés qui sont chargés de l’intendance des Pavillons, pour s’entraîner. Le perfectionnement de leur apprentissage s’effectue dans la demeure du Maître des haras lui-même, Ishüen ben Iphraïm.
Le Pavillon du Lys
Il fournit les meilleurs esclaves de plaisir de la contrée. Qu’ils soient garçons ou filles, seuls les enfants ou très jeunes adolescents augurant une beauté hors du commun sont sélectionnés pour y entrer et devenir Fleur. Ils sont formés à la danse, au chant, à la musique, à la conversation, en un mot à tous les arts susceptibles de plaire aux gens raffinés qui souhaitent cajoler une concubine ou un favori en société. Ce sont de véritables bijoux de charmes et de grâce, destinés à montrer la fortune et le goût de leurs maîtres, à les distraire et à leur donner du plaisir. En effet, la part la plus importante de leur éducation concerne l’art de l’amour. Qu’ils soient mâles ou femelles, les arcanes de la volupté n’ont plus aucun secret pour ces esclaves mêmes s’ils sont vendus vierges. Leurs talents d’amants n’ont d’égal que leur virtuosité dans la séduction et l’on prétend que le seul regard d’une Fleur peut suffire à consumer un homme de désir. Outre le lit des riches agniens, on les trouve également dans les bordels les plus réputés et dans le harem du Souverain du Feu, à qui les spécimens les plus exceptionnels sont parfois offerts.

La formation du Pavillon du Lys prend presque dix ans. Les enfants qui y entrent sont d’abord des Bourgeons dont l’éducation est confiée à une Fleur plus âgée. Ils participent à tous les cours exceptés aux travaux pratiques (ceux concernant le sexe) auxquels ils se contentent d’assister progressivement à mesure qu’ils grandissent. Ils commencent à y prendre part entre treize et quinze ans, une fois qu’ils ont assimilés suffisamment de théorie. C’est à partir de ce stade qu’ils deviennent des Fleurs à part entière et peuvent se voir confier leur propre Bourgeon, ce qui est une grande fierté. Ces esclaves doivent impérativement rester parfaits de corps. La moindre cicatrice trop visible entraîne leur rétrogradation immédiate dans le Pavillon d’Argent, grande crainte de la plupart d’entre eux. Mâles et femelles vivent en communauté mais en dehors des travaux pratiques, tous portent des ceintures de chasteté afin de rester vierges jusqu’à leur vente. Pour les mêmes raisons, aucun homme non castré ne peut pénétrer le Pavillon en dehors du Seigneur des Chevaux lui-même. Tous les gardiens du lieu sont donc des eunuques et ils veillent à ce que personne n’entre ni ne sorte. À l’issue de leur éducation, les Fleurs sont marquées par tatouage sur l’épaule : un lotus dans un fer à cheval et leur matricule inscrit en-dessous. Elles se vendent en moyenne entre 2000 et 4000 pièces d’or pour les meilleurs d’entre elles.

Le Pavillon du Lys est dirigé par Ismaë, la matrone. Elle commande aux eunuques et à leur chef, Montagne. Le bâtiment lui-même est vaste et somptueux, parsemé de mosaïques, de paravents délicats et de bassins intérieurs qui rafraîchissent les pièces durant la journée. Tout est fait pour que les Fleurs soient aussi confortablement installées que possible car elles n’ont pas le droit de quitter leur Pavillon avant la fin de leur formation. On peut les apercevoir aux fenêtres durant les heures les moins chaudes, splendides et inaccessibles. L’un de leurs balcons donne sur la cour du Pavillon des Chiens et ces derniers redoublent souvent d’efforts pour attirer l’attention de leur favorite.
Le Pavillon des Chiens
Il fournit les meilleurs esclaves de combat de la contrée, qu’ils soient gladiateurs ou gardes du corps. Ce sont en grande majorité des hommes car peu nombreuses sont les femmes à pouvoir endurer l’entraînement de ce Pavillon, de loin le pire endroit possible dans les haras. On n’y apprend que trois choses : se battre, survivre et tuer sans pitié.

S’ils peuvent naître directement dans les chenils, la majorité des Chiens arrivent dans le Pavillon durant l’adolescence ou déjà adultes lorsqu’il s’agit de criminels, du moment que l’on détecte chez eux le potentiel adéquat. Leur entraînement prend place pour moitié sur la lice, là où on leur apprend à se battre avec toutes sortes d’armes, contre des mannequins, entre eux ou en groupes. C’est également sur la lice que se trouve la boîte, une solide caisse en bois percée de quelques trous, où sont jetés les esclaves en punition suite à des performances médiocres. On les y laisse toute la journée, à la merci du soleil aux heures les plus chaudes, ou toute la nuit lorsque le froid s’abat sur le désert, sans eau ni nourriture. De manière générale, les privations et la torture font partie intégrante du dressage afin d’obtenir les esclaves les plus résistants possibles, mais aussi pour annihiler peu à peu leur humanité. Entre les séances d’exercices du matin et du soir, les Chiens demeurent dans la fosse, à l’intérieur du Pavillon.

Il s’agit d’une construction labyrinthique de terre séchée s’élevant sur plusieurs niveaux, regorgeant de promontoires, de passages et de trous où se cacher, cerclée du sol au plafond par une lourde et solide cage hérissée de piques. Les Chiens vivent là, sans autre possession que leurs maigres vêtements et leur sauvagerie, à l’image d’une meute particulièrement brutale régie par la loi du plus fort. Tout est prétexte à l’affrontement : un trou où dormir, un regard de travers ou un os à ronger, tout peut valoir d’être attaqué par un semblable. Les repas sont donnés à heure fixe, dans un sas séparé de la fosse par une grille. Dès que le chaudron de nourriture y est disposé, la curée commence. Les plus forts remportent les meilleures parts, les autres se contentent des restes. Hormis l’eau distribuée à parts égales sur la lice durant les entraînements, tout est fait pour entretenir la compétition la plus féroce possible à laquelle ne survivront in fine que ceux qui auront su faire preuve des meilleures aptitudes au combat. En moyenne, la moitié des Chiens meurent durant le dressage.

L’entraînement dure environ cinq ans, jusqu’à ce que les esclaves aient développé toutes leurs capacités et aient été conditionnés à obéir aveuglément aux ordres de leur futur maître. Cependant, il est possible de naître au sein même de ce Pavillon, le seul des haras où se pratique l’élevage. Si les femmes sont excessivement rares dans la fosse, elles sont plus nombreuses dans les chenils qui jouxtent cette dernière. Il s’agit des Chiennes, des esclaves uniquement destinées à mettre au monde les petits des esclaves particulièrement vifs ou robustes. Hormis les saillies qui ne sont rien d’autre que des viols collectifs où un mâle doit couvrir plusieurs femelles au besoin avec l’aide de drogues, leurs conditions de vie sont à peine moins mauvaises que celles des Chiens. Elles ont suffisamment à manger mais ne voient que rarement la lumière du jour et leurs enfants ne passent que les premières années de leur vie auprès d’elles avant de leur être arrachés. En effet, les Chiots ne sont élevés collectivement par les Chiennes que jusqu’à l’âge de six ou sept ans avant d’être transférés dans des chenils à part où ils demeureront jusqu’à l’adolescence. C’est là qu’on leur apprend à lutter pour survivre en diminuant progressivement leur ration de nourriture, instaurant les prémices de la dynamique de meute qui sera leur quotidien dans la fosse. À l’issue de leur dressage, les Chiens sont marqués par un fer rouge sur l’épaule : une gueule pleine de crocs stylisés dans un fer à cheval et leur matricule inscrit en-dessous. Ils se vendent en moyenne entre 800 et 1600 pièces d’or pour les meilleurs d’entre eux.

Le Pavillon des Chiens est dirigé par Urû, le garde chiourme. Le bâtiment lui-même est creusé dans le sol sur deux ou trois niveaux. Les chenils, les cuisines et les couloirs sont organisés autour de la grande cage de la fosse, surplombée par un puits de lumière. C’est un endroit sombre, étouffant, nauséabond et bruyant. En plus des Chiens, il est arpenté et habité par d’autres esclaves chargés de l’entretien et par des gardes responsables du maintien de l’ordre. À noter que la plupart de ces derniers ont tendance à devenir sadiques à force de travailler dans un environnement aussi oppressants et mènent la vie dure aux esclaves.